Le Rav 'Haïm de Brisk disait : "Les gens sont curieux : naguère, ils signaient leurs textes par la formule le petit mais on ne les croyait pas et on les considérait, au contraire, comme de grands savants. Aujourd'hui, tout le monde signe le rabbin, mais on ne les croit pas davantage. On sait que ce ne sont que des petits."

mardi 8 juin 2010

Respect d'autrui

Rav Schakh zatsal. a raconté à l'occasion, une merveilleuse anecdote concernant rabbi 'Hayim Soloveitchiq zatsal. de Brisq, l'un des plus importants rabbanim de la fin du XIXe siècle, qui a marqué les générations à venir.

Rabbi 'Hayim avait l'habitude de se promener à l'extérieur quand il réfléchissait à des questions d'étude, en toute simplicité, sans l'habit traditionnel d'une autorité rabbinique. Un beau jour, un Juif arriva à la gare de la ville, et le rencontra sans savoir qui il était. Il l'accosta, et lui demanda de l'aider à porter ses valises, car il était fatigué du voyage. Rabbi 'Hayim accepta, et porta les valises jusqu'à l'endroit où le voyageur devait arriver. Mais quelques pâtés de maisons avant, le rav déclara qu'il ne pouvait plus les porter, et il quitta l'inconnu.

Le lendemain, le visiteur se rendit chez le rav de la ville, rabbi 'Hayim. On imagine la honte qui l'envahit quand il reconnut son porteur de la veille ! Il avait utilisé les services du rav, qui était, de plus, l'un des plus grands maîtres de la génération ! Il ne savait plus où se mettre, mais rabbi 'Hayim, dont l'humilité et la gentillesse étaient célèbres, lui assura qu'il n'avait aucun reproche à lui faire, au contraire, il était heureux d'avoir de la sorte pu aider un Juif fatigué.

Rabbi 'Hayim Soloveitchiq zatsal. de Brisq Après avoir fait connaissance et après un long entretien sur des sujets de Tora, l'hôte se permit de demander à rabbi 'Hayim pourquoi, finalement, il avait cessé de porter le fardeau avant d'arriver à l'adresse où il devait loger. Et rabbi 'Hayim - dont chaque pas était mesuré - de lui répondre : « Si j'avais porté les valises jusqu'à l'endroit où vous deviez vous rendre, vous vous imaginez quel scandale on vous aurait fait. «Quoi, vous ne vous gênez pas de demander au rav de la ville de porter vos valises !» C'est pourquoi j'ai préféré vous laisser là où j'ai cessé de les porter, afin de vous éviter cette honte de plus »...

Publié dans Kountrass, mai 2010